C’est un « collectif » spécialisée dans la gestion des TCA: anorexie restrictive, anorexie boulimique, boulimie, hyperphagie etc… Une équipe composée de psychiatres, psychothérapeutes, une psychomotricienne et une diététicienne. Personnellement j’avais fait une psychothérapie il y a quelques années, j’étais tout-à-fait renseignée sur l’origine de mes troubles alimentaires, et je ne voulais pas me replonger dans tout cela, mon désir était d’apprendre à gérer mon anxiété face à la nourriture au quotidien de façon pragmatique.
Au début j’ai eu un rdv avec le psychiatre et trois rdv avec la psychomotricienne. Je me suis pliée à l’exercice (même si mon but était uniquement d’avoir accès à leur diététicienne qui est spécialiste des TCA) car je comprenais bien qu’ils avaient besoin de m’évaluer: ils dealent chaque jour avec des gens plus ou moins jeunes, plus ou moins responsables, et qui mettent leur vie en danger. Dans mon cas c’était un peu obligatoire: je faisais moins de 40kg, j’avais des problèmes cardiaques, respiratoires, oculaires et des chutes de tension, donc je pense que ces rdv étaient aussi pour eux le moyen de se prémunir légalement s’il m’arrivait quelque chose (c’est pour cela que la plupart des diététiciens n’acceptent de suivre les anorexiques que si elles font une thérapie en même temps). A chaque fois je leur ai bien précisé que je ne voulais pas repartir en psychothérapie, ils me l’ont proposé souvent puis ensuite ils m’ont laissée faire à ma sauce voyant que je m’en sortais pas trop mal (ils communiquent beaucoup entre eux).
Le programme de retour à l’alimentation fut pour moi une grande réussite. Il fut progressif, et toujours avec des paliers consentis. Très rude parfois, je ne compte pas le nombre de crises d’angoisse, mais incontestablement efficace. Aujourd’hui je sais que j’ai encore du chemin à faire, mais celui parcouru en quelques mois est immense, et je sens que cela sera durable. Jusqu’à présent j’ai eu quatre grosses « crises », toujours liées à des perturbations émotionnelles, à l’âge de 17 ans, 20 ans, 24 ans et la dernière en date cette année. Entre ces crises j’avais des périodes d’accalmies où je me « maintenais ». Mais à chaque nouvelle crise, un palier supplémentaire était franchi, ça durait 6 mois- un an et je mettais un an et demi – deux ans à m’en remettre. Grâce à ce programme, je pense vraiment que j’ai acquis des garde-fous psychologiques et de bonnes habitudes qui me permettront de gérer mon alimentation lorsque je devrai affronter des perturbations émotionnelles à l’avenir.
Si vous ou l’un de vos proches souffre de TCA, je vous invite vivement à vous rendre sur leur site internet et à prendre RDV avec Fazia Khanifi (ma diététicienne, aussi connue sous le nom de Fairy Godmother, à qui je dois beaucoup). C’est difficile et angoissant mais ça fonctionne. Je me souviens que la première fois où j’ai reçu par courriel mon menu de la semaine, je fus tétanisée à la lecture de ce que j’allais devoir « ingurgiter », incapable de prononcer un mot tant j’étais terrassée par l’angoisse. J’ai quitté mon appartement en trombe, sous le regard désemparé de Lord, j’ai quasiment couru pour me rendre à mon travail… où je me suis écroulée en sanglots dans les bras de… mon boss :-). Néanmoins j’ai choisi de prendre sur moi, de collaborer au maximum et de faire confiance à cette dame dont les ambitions alimentaires me paraissaient complètement folles mais qui me disait « je vous promets que je ne vous rendrai pas difforme ». Et elle a tenu parole. Aujourd’hui je mange bien tous les jours, en fait je mange comme jamais je n’ai mangé, je suis toujours en sous-poids et mes prises de sang ne sont pas au top, mais je me sens beaucoup mieux physiquement parlant et je n’ai quasiment plus de crises d’angoisse.
Je tiens à adresser mes remerciements à La Note Bleue, et en particulier à Fairy Godmother. Et aussi à Thomas qui m’a maintenue en vie tant d’années. A Aurélie, Anne et Anne-Camille pour leur soutien et leur joie de vivre. Et surtout à Lord, Louise, Ambrosia, Cattleya, Lilith et le petit dernier Bang Tâm pour leur amour au quotidien. Je ne mange pas par faim. Mais parce que j’aime et que je me sens aimée. Dans chacune des recettes que vous allez découvrir via « la cuisine diététique du Pik », il y a un petit bout de mon coeur. De l’amour à manger que je peux donner parce que j’en reçois, beaucoup. groupikat
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